Spirales - Christian Méchin

Niveau : 3e Cycle

Spirales est dédiée à Clément Saunier ainsi qu’aux membres de l’Ensemble de Trompettes TROMBAMANIA. Créée en 2010, elle s’adresse principalement à des élèves de troisième cycle.

En mathématiques, une spirale est une courbe qui part d’un point central et s’en éloigne progressivement en tournant autour de celui-ci. Cette image structurelle sert ici de métaphore aux tourments intérieurs et aux épreuves de la vie : celles qui nous déstabilisent, nous désorientent, jusqu’à nous entraîner dans une chute vertigineuse. Comme dans la nouvelle d’Edgar Allan Poe Une descente dans le Maelström, ce mouvement descendant, à la fois effrayant et fascinant, peut devenir une source de transformation.

La pièce se déploie en trois mouvements, à la manière d’un parcours psychologique et émotionnel.

1. Première partie : Ce premier mouvement s’organise autour d’une valse ironique, ponctuée de brefs épisodes binaires au caractère accentué, traduisant un cheminement de pensée instable, oscillant entre obstination et confusion. De la mesure 79 à 96, un fugato introduit un motif lancinant, évoquant le mouvement tournoyant de la spirale. À la mesure 109, une intervention homorythmique des cinq voix marque un tournant : une forme de résignation s’installe, prélude au second mouvement.

2. Deuxième partie : Plus lente et plus posée, cette section exprime une prise de conscience lucide, teintée de résignation, mais aussi d’une clarté nouvelle. L’écriture, aux contours lyriques, instaure une atmosphère méditative. À la mesure 183, la première trompette, jouée avec une sourdine sèche, fait entendre un motif incisif : un éclair dans la réflexion, peut-être un sursaut d’espoir ou de révolte.

3. Troisième partie : Cette dernière section, plus brève, met en scène une lutte intérieure résolue, rythmée par des motifs répétitifs et des échanges dynamiques entre les voix. Les silences aux mesures 240, 277 et 310 marquent des moments suspendus, comme une respiration après la lutte. À la mesure 224, la quatrième trompette reprend le leitmotiv du début, amorçant le dénouement de la pièce. Celui-ci culmine dans un dernier thème, à la mesure 325, présenté comme un hymne triomphant, avant de s’éteindre doucement sur un tapis de croches ralenties à l’extrême — comme si la spirale se défaisait lentement, dans un apaisement final.